
La valeur d’un homme n’est pas supérieure à la valeur de ses ambitions, nous dit Marcus Aurelius Antonius. Ambition doublée, ajouterai-je, car imaginer ne suffit pas ou ne suffit plus. Ici j’entends imagination dans son sens strict d’intervention ou de créations d’images, certes mentales à un premier niveau, mais dont la représentation apparait progressivement à mesure que l’action engagée y travaille. Une image vaut mille mot, nous le savons, les mots entretiennent le discours, tout discours porte un projet (explicite ou pas), et les projets, par principe, sont conçus pour devenir réalité.
Tout ce cheminement pour marquer l’importance et la nécessité de pratiquer non seulement l’imagination, mais aussi l’engagement. Ceci peut paraitre bizarre, à cause d’une éducation induisant la croyance que l’imagination relève du domaine de l’irréel – confondant peut-être imagination et imaginaire- et que l’on ne devrait trop s’y attarder, alors que les plus grandes réalisations de l’humanité, ou les réalisations tout court, n’auraient été possibles sans l’acheminement de ces deux activités.
Réussir cet acheminement dans une société comme la nôtre, avec toutes les carences économiques et intellectuelles dont souffrent la jeunesse, relève de l’héroïsme. Et ceux qui y arrivent, dont ce jeune Francky SAINT-FLEUR, doivent servir de ponts a tous les aspirants à la réussite par les entreprises audacieuses et originales.
Qu’y a-t-il de particulier avec ce jeune ? Il est le premier jeune danseur et mannequin professionnel à implanter une société d’arts dotée de plusieurs structures spécialisées (agence de mannequins, académie de danse, centre de rédaction de magazine de mode, maison de photographie) dont la préoccupation principale est la participation et promotion de la culture haïtienne, en fournissant des formations professionnelles à la base (pour l’agence de mannequins pour le moment). Ces formations, de standard international, se divisent en deux niveaux, notamment le niveau de base et le niveau avancé.
Cette société, dont la philosophie participe à une politique culturelle haïtienne, est une réponse au mondialisme occidental. La diversité est inhérente à l’humanité, et cette diversité, présente à tous les niveaux du complexe bio-culturel humain, pour reprendre Edgar Morin, ne peut que renforcer ses moyens d’expression et dissoudre du même coup, toute propension au réductivisme.
Nombres d’activités ont déjà été organisés par l’agence de mannequins, à savoir la street fashion, la summer fashion et le Festi-Mode au tambour. Ces réalisations ont été faites dans des lieux divers pour marquer l’importance de décentralisation des arts en général sur le territoire national.
Pour embrasser le futur, la société, dans ces trois années à venir, de Janvier 2019 à Décembre 2021, compte multiplier son établissement en implantant un bureau directionnel dans chaque département, ou bureau départemental, secondé par une annexe dans les villes les plus artistiquement actives de ces départements. Cette stratégie, bien connue des grandes entreprises, vises à établir une étroite et fructueuse relation entre le monde artistique des gens de ces divers milieux et la vision principale de la société, qui est encore une fois, le développement, la valorisation et la promotion de la culture haïtienne. On ne découvre les talents qu’en établissant un terrain où la jonction s’opère entre l’artiste en quête de reconnaissance et l’entreprise ayant pour but d’affiner les ressources humaines. Ceci dit, il ne reste qu’à monter à bord de cette aventure et marquer, de son emprunte, la bataille pour l’identité caribéenne en général, et l’haïtienne en particulier.
Gérard Toussaint Jr. RUFFIN


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